La population de Venise est révélatrice du bien-être et des services qu’offre la ville à ses habitants.
Alors, heureux les vénitiens ? On l’entend souvent dire, par rapport à ce que rapporterait le tourisme. Mais, c’est bien là une idée totalement infondée. C’est le contraire qui se passe. Le tourisme n’enrichit pas Venise et les vénitiens. Il a tendance à les chasser de leur ville.
Voilà quelques chiffres pour se remettre les idées en place.
Population de Venise intra-muros
Venise centre historique ne compte plus que le quart de la population du 15e siècle. Les 3/4 des habitants ont donc déserté la ville. Pourquoi ?
D’abord parce qu’il n’est pas forcément aisé de vivre dans un centre historique, parfois mal adapté à la vie moderne.
Ensuite parce que le surtourisme
- a tendance à développé des commerces pour touristes au détriment des commerces de proximité
- induit une forte augmentation des loyers, principalement pour le tourisme et plus pour ses habitants
- raréfie les locations à l’année au profit des locations saisonnières.
15ème siècle: 200 000
1930 : 160 000
1966 : 121 309
1976 : 102 269
1986 : 84 355
1996 : 69 906
2006 : 62 027
2009 : 60 052
2012 : 58 666
2015 : 55 583
2018 : on descend à moins de 55 000
2020 : environ 52 000
2021 : environ 51 200
2022 : Mois de 50 000
Démographie de la communauté de communes de Venise
La communauté de communes de Venise est une organisation administrative, qui comprend Venise centre historique, Mestre, Marghera et les îles.
1966 : 365 748
1976 : 362 494
1986 : 331 454
1996 : 269 459
2006 : 269 261
2009 : 271 004
2010 : 270 884
2012 : 269 810
2020 : environ 220 000
Voir aussi notre analyse exclusive Tourisme de masse et tourisme à Venise
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Site officiel du tourisme
Jean-Marc Foulquier
Je pense que la question est plus complexe que celle de l’afflux touristique qui ne touche que les quartiers centraux. Ce qui me parait plus important est par contre le conflit entre préservation du patrimoine et confort de vie des habitants. Ce conflit est particulièrement aigu à Venise du fait même de l’extension de la zone protégée. De fait la politique, tout à fait légitime, de préservation du patrimoine favorise le tourisme au détriment des autres activités économiques. Un autre point à signaler est l’évolution du marché foncier. Venise comme d’autres grands centres urbains d’Europe connaît une augmentation rapide des prix du sol tant en achat que location. Cette augmentation est plus liée à des activités spéculative que directement générée par le tourisme de masse. Les nuisances associée à ce tourisme sont certes visibles et réelles mais restent mineures par rapport à d’autres facteurs contributifs des déplacements de population.
Ça nous dit pas en 2014 lol