Coup de gueule contre l’exploitation de Venise. Mon coup de gueule est surtout orienté contre le sur-tourisme qui pollue la ville d’art et la rend, en partie, inaccessible. Pas contre les touristes eux-mêmes mais contre ceux qui organisent (et profitent) du tourisme de masse.
Trop de touristes à Venise
Oui, les derniers week-ends d’octobre et durant le pont du 1er novembre, Venise a subi une trop forte concentration de touristes. Mais quand je dis trop forte, ce n’est pas une interprétation de ma part. Certaines rues du centre étaient quasi inaccessibles, tellement la foule était compacte, avançant d’un pas lent.
Comment apprécier Venise, ville d’art, dans de telles conditions ?
Cette surpopulation de visiteurs soulèvent d’importantes questions, dans des domaines très divers.
Par exemple, quelques questions entre autres :
- comment les Vénitiens peuvent-ils vivre dans leur ville ainsi obstruée ?
- Imaginons un mouvement de foule incontrôlable, c’est-à-dire un affolement subit et général. On déplorerait à coup sûr de nombreuses victimes tombées à terre et piétinées. Des problèmes évident de sécurité sont posés.
- Et comment faire connaître et aimer Venise à ses enfants si, pendant les vacances scolaires, les lieux les plus magnifiques de la ville sont ainsi encombrés et quasi inaccessibles ?
Même problème à Vérone
Mais Venise n’est pas un cas isolé. Vérone à connu exactement le même problème. A tel point qu’a été mis en place un système de contrôle de la foule, par téléphone.
En effet, des capteurs ont été installés aux endroits stratégiques du centre ville, qui enregistraient le nombre de téléphones présents et leur sens de déplacement.
Ainsi la ville de Vérone a-t-elle pu réguler ce flux en installant des sens uniques pour les piétons. Cela n’a pas diminué le nombre de visiteurs mais a permis d’améliorer leur répartition.
C’est exactement l’une des solutions envisagées à Venise pour réguler les hordes de touristes.
Cette régulation pose questions
D’abord, est-ce ou non une atteinte à la vie privée, d’être ainsi tracé (espionné ?) dans ses déplacements ? Les capteurs enregistrent des informations anonymes. Mais il suffirait d’un rien pour qu’elles ne le soient plus…
Ensuite, une fois les foules sur place, on peut organiser leurs déplacements, certes. Mais on ne diminue pas leurs volumes. On ne maîtrise pas leur sécurité, la foule est incontrôlable. Ayant conscience que c’est grave !
exploitation de Venise
Comment les Vénitiens peuvent-ils vivre dans une ville, pardon dans LEUR ville, ainsi obstruée, quadrillée.
Imaginez-vous vos enfants dans une telle marée humaine, devant rendre visite à leurs proches ou simplement acheter du pain à la boulangerie ?
Et si en novembre, la ville sature, que seront les fêtes de fin d’année ? Et le Carnaval ?
Il y a donc une absolue urgence à solutionner cet afflux inconsidéré de visiteurs à Venise, qui nuisent terriblement aux Vénitiens et aux amateurs de Venise. Mais comment solutionner ?
Trouver une solution contre l’exploitation de Venise
- Quelle solution envisagée ?
Sans doute en retenant les visiteurs en amont avant qu’ils n’arrivent à Venise. Toutes les mesures prises après leur arrivée sont inopérantes. - Et aussi, l’idée d’avoir à réserver sa visite à Venise est dans l’air, une réservation comme on réserve un musée et permettant ainsi de contrôler le nombre d’arrivants jusqu’à atteindre une jauge maximale.
Mais tout en accordant des dérogations pour les Vénitiens, leurs amis et leurs familles. Manquerait plus qu’un non-vénitien devant assister à un mariage ou un enterrement soit refusé parce que le quota est atteint. - On peut envisager d’autres mesures peut-être. Aucune solution ne sera parfaite, il s’agit de choisir entre plusieurs possibilités imparfaites, donc critiquables. Mais, il y a urgence.
La solution viendra des Vénitiens eux-mêmes et il importe que les amoureux de Venise restent attentifs à ces changements, solidaires des habitants.
Il y a urgence à réguler l’exploitation de Venise
Eu oui, à bien y réfléchir, ce qu’il faut réguler, ce ne sont pas les foules de visiteurs mais bien l’action de ceux qui les organisent. Réguler l’exploitation de Venise.
Les Vénitiens n’en peuvent plus et attendent moins de visiteurs, ce qui d’ailleurs favorisera l’économie de la ville.
Je parlais des Vénitiens… mais aussi de tous les amoureux de Venise qui peuvent se sentir rejetés et ne ne peuvent séjourner que hors vacances scolaires, hors été, hors grandes festivités.
On m’objectera qu’il y a toujours des quartiers moins densément visité
Je sais, on m’objectera qu’il y a toujours des quartiers moins densément visité, qu’on trouve toujours des places accueillantes quelque soit la saison, etc. C’est certain. Mais réclamons le droit d’avoir accès à toute la beauté et l’histoire de Venise, partout. Et pas seulement dans les quartiers périphériques et hors des grands axes de circulation piétonne. Venise n’est pas seulement les quartiers populaires, je ne suis toujours pas saturé d’admirer la place Saint Marc, le Palais des doges, le pont du Rialto. Ces richesses artistiques et historiques existent ne seraient accessibles qu’aux visiteurs de passage et pas à d’autres qui les apprécient tout autant, sinon mieux ?
Voilà, j’avais besoin de pousser un grand coup de gueule. Ca ne résout pas grand chose mais ça soulage. Et ce faisant, je sais exprimer ainsi un état de conscience que beaucoup partagent.