Navires de croisière, suite mais pas Fin


Navires de croisière à VeniseVous savez que les immenses paquebots de croisière entrent dans la lagune vénitienne tirés par un remorqueur, traversent le bassin de Saint Marc et rejoignent ainsi le port de Venise.

Ces bateaux de croisière troublent la sérénité de la cité, non seulement parce qu’ils dénaturent l’élégance de la cite, mais également pour des raisons de sécurité.
Ces raisons de sécurité sont doubles.

Les paquebots et l’écologie

Nous avons tous en mémoire de récents naufrages de paquebots pour ne pas imaginer qu’une pareille catastrophe puisse aussi se produire à Venise.
Sauf que dans le milieu fermé et très spécifique de la lagune, la pollution engendrée risque d’être fatale à l’écosystème fragile. La lagune est un milieu, par nature, instable, il faut donc tout faire pour la protéger, plutôt que d’accepter le risque, fut-il minime.

Les navires de croisière fragilisent les constructions

L’autre raison, en dehors de naufrages toujours possibles, c’est le passage des bateaux lui-même qui occasionne des remous et, c’est le principe même des vagues ou, à une autre échelle des tsunamis, la vague se propage dans l’eau et rien ne l’arrête… sauf les fondations des quais et des palais vénitiens. A force de passages, donc à force de vagues qui viennent heurter les murs, les joints se fissurent, l’eau pénètre entre les pierres et détériorent la solidité des constructions. Or, vous imaginez bien qu’il est nettement plus difficile techniquement et plus coûteux de réparer des fondations sous-marines que de passer un enduit sur un mur.

 

Les navires de croisière et les nouveaux touristes

Ces navires de croisière apportent un surcroît de touristes, évalué à 1,8 millions en 2013, soit pas loin de 10% de la fréquentation annuelle des toristes à Venise.
Déja saturée, la ville se transforme peu à peu en un grand parc d’attraction, un Disneyland, dirai-je, un zoo. Cela peut paraître exagéré, mais ça ne l’est pas.
Savez-vous quel est le 3e port de croisière en Europe ? Venise. Eh oui, Venise, derrière Barcelone et Civitavecchia. Sauf que la configuration de la ville n’est pas du tout faite pour accueillir un tel flot de visiteurs, ni les ruelles, ni les commerces, ni les sites touristiques, ni… les vénitiens eux-mêmes.

Venise et l’interdiciton des navires de croisière

Depuis longtemps, de très nombreux vénitiens demandent l’interdiction des navires de croisière à Venise. Le Ministère italien des Transports lui-même avait décrété leur interdiciton partielle, prévue déjà en 2014. Mais la décision fut annulée. Qu’à cela ne tienne, le Ministère prit un nouveau décret d’interdiction. Celui-ci devait entrer en vigueur au 1er janvier 2015. Mais il vient d’être annulé de nouveau par le tribunal administratif de Venise.
Le ministère envisage un recours.
Bref, on n’en a pas fini.