Les navires permettent à leurs passagers des croisières de passer par le Bassin de Saint Marc, devant le palais des Doges.
Plus de navires de croisière à Venise ? C’était trop beau.
Navires de croisière au mouillage devant le Lido
Vous savez que les grands navires de croisière ne passent plus par le Bassin de Saint Marc, devant le palais des Doges et le long du Canal de la Giudecca, à cause de leur dangerosité (on déplore plusieurs accidents) et des dégradations qu’ils occasionnent.
Désormais, ils passent par l’ouest de la lagune, par le canal des pétroliers jusqu’au port de Marghera, à l’environnement industriel et classé en partie en site Seveso. Les compagnies en informent-elles leurs passagers ?
Déjà, on regrette que ces navires de haute mer puissent accéder à la lagune de Venise. Une lagune est par nature un milieu fragile et instable, comme nous l’expliquons dans nos pages sur la lagune de Venise.
Mais, malgré l’interdiction, certains ont trouvé la parade pour faire passer leurs passagers par le Bassin de Saint Marc.
Comment faire passer les passagers des croisières devant Saint Marc
Le navire jette l’ancre devant le port du Lido, en Adriatique donc, puis les passagers sont convoyés à Venise.
Tel est le cas du Norwegian Gem l’année dernière et du Norwegian Star en avril 2023. Il est prévu une quinzaine de mouillages au total cette année.
Pour information, le Norwegian Star, c’est 300m de long et jusqu’à 2400 passagers !
Le bateau au mouillage déploie un système de passerelle flottante à laquelle viennent s’amarrer des navires plus petits, les navettes de la compagnie Raffaello Navigazioni et de la Cooperativa Portabagagli.
Ces bateaux chargent une partie des passagers, entrent dans la lagune et traversent le Bassin de Saint Marc, puis le canal de la Giudecca jusqu’au port.
Certes, ces bateaux plus petits ne sont pas aussi dangereux que les navires de croisière, mais ils sont plus nombreux.
Problèmes du transit des passagers des croisières devant Saint Marc
Les bateaux de la compagnie Raffaello Navigazioni transportent 300 passagers, grand maximum. Faites le calcul. Pour un navire de croisière au mouillage de 2400 passagers, c’est au minimum 8 navettes nécessaires à décharger la clientèle. Disons au moins une dizaine de navettes minimum, en plus du trafic régulier des transports en commun et des livraisons.
Leurs passages incessants multiplient des ondes néfastes qui viennent heurter les quais et les édifices. On sait que ces ondes, quasi invisibles car elles se développent sous la surface de l’eau, finissent par fissurer et désolidariser les pierres des fondations.
Sans compter sur la pollution atmosphérique augmentée d’autant par les nombreux va-et-vient.
Et de plus, ces passagers débarqués le matin, sont convoyés en sens inverse en fin d’après-midi pour regagner leur navire de croisière au mouillage. Ils ne passent donc qu’une journée, disons-même que quelques heures à Venise.
Quelques heures, pour une dégradation effective de la lagune et une pollution maximale de l’environnement.
Aux dernières nouvelles, la municipalité verrait d’un mauvais oeil ces mouillages et le transit incessant des bateaux. Elle envisagerait de limiter ces pratiques.
Notez que les navires de croisière accostant à Chioggia ou Trieste ne sont pas non plus une solution, eu égard à la pollution engendrée pour le transfert des milliers de passagers chaque jour vers Venise.
Source La Nuova di Venezia e Mestre
Quelle solution pour Venise ?
Alors quelle solution ? Personnellement, et c’est là un avis personnel, il faudrait commencer par :
- limiter le nombre de visiteurs journaliers
- repenser l’économie et la société de Venise.
C’est une opinion que nous avons toujours défendue, comme le reflète les documents ci-dessous et l’image-même de notre logo, qui est un symbole fort.
Je vous invite à écouter encore les interviews venise1.com exclusives de Matteo Secchi sur ce sujet :
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