Saint Marc à Venise ou son lion ailé sont partout présents : sur les bas-reliefs des murs, les sculptures, les peintures, les drapeaux, jusqu’aux prix de la Mostra cinématographique, etc. La fête de Saint Marc se déroule tous les ans un 25 avril. Une procession, composée des autorités civiles et religieuses, traverse la Place Saint Marc pour assister à une cérémonie religieuse à l’intérieur de la Basilique. Tous les Vénitiens restent sensibles à cette fête traditionnelle, mais la population participe peu aux cérémonies.
Notons que la fête du bocolo, la fête de Saint Marc et enfin, la fête de la libération se déroulent le 25 avril à Venise.
Mais quel est le rapport entre Marc et Venise ?
L’évangéliste Marc
Marc est né au 1er siècle en Lybie. La tradition copte penche vers une naissance trois ans après celle de Jésus. Il vécut en Palestine où il rencontra Jésus. Puis il partit pour “Babylone” (qui pourrait être Rome), puis Chypre, l’Asie mineure, l’Egypte. Il y aurait fondé l’Eglise d’Alexandrie en 47, dont il devint évêque de 61 à 62. Mais tout au long de sa vie, il ne cessa de convertir les peuples, y compris parmi les autorités. Aussi, se fit-il de nombreux ennemis. Marc fut capturé, emprisonné et martyrisé près d’Alexandrie, dans le petit port de Bucoles. Il aurait été attaché derrière un char, traîné dans les rues où ses membres furent brisés contre les rochers. Il serait mort un 25 avril, entre les années 68 et 75.
Son corps fut embaumé et conservé dans la modeste chapelle de la petite ville.
Saint Marc à Venise
Le corps du Saint faisait l’objet d’une grande dévotion de la part des chrétiens orthodoxes d’Egypte. Mais, en 828, la dépouille fut enlevée, cachés sous de la viande de porc, impure pour les musulmans qui ne vérifièrent pas la cargaison. C’est ainsi que le corps de Marc fut transporté à Venise. Et, le 31 janvier 828, eut lieu la translation (translatio), c’est-à-dire le déplacement du corps de Saint Marc et sa remise du corps au Doge Giustiniano Participazio et aux autorités religieuses catholiques.
Le corps de Saint Marc dans une petite chapelle modeste
Le corps fut déposé dans une chapelle contigüe au Palais des Doges. Mais on entreprit de l’accueillir dans une église (commencée en 832) digne de son rang. L’église fut incendiée en 976, reconstruite dès 978 sous le Doge Pietro Orseolo. En 1063, lors de la construction de la basilique (1063-1094) sous le Doge Domenico Contarini, les reliques sont cachées en lieu sûr. Mais, avec le temps que dura la construction, elles furent bientôt perdues. Plus personne ne savait où elles se trouvaient.
Disparition du corps de Marc
Le 25 juin 1094, les autorités religieuses et le Doge Vitale Falier inaugurèrent la basilique qui aurait dû servir à abriter le corps du Saint. Et lors de la cérémonie de consécration de l’église, un doux parfum se répandit dans la nef. Alors, un pilier se fissura. A l’intérieur, on découvrit (inventio) les reliques. Elles furent conservées dans la crypte, avant d’être transférées sous le Maître-Autel, au XIXe siècle.
Saint Marc, patron de Venise
Depuis, Saint Marc est devenu le Saint Patron de Venise, rivalisant avec Pierre, le saint patron de Rome. Rivaliser est bien le mot, puisque Venise avait toujours revendiquer une relative indépendance à l’égard de Rome (alors capitale religieuse).
Marc devint ainsi le Saint patron de Venise, aux côtés de Théodore (Teodoro), le saint orthodoxe.
La Saint Marc est célébrée le 25 avril par l’Eglise catholique et le 27 septembre par l’Eglise orthodoxe.
L’Eglise orthodoxe Saint Marc, en Egypte, ne pardonnera jamais ce vol et reçut, en guise de compensation, une relique de contact, c’est-à-dire un tissu mis en contact avec le sarcophage de Saint Marc.
Le Lion ailé de Marc
Dans son Evangile, Marc parle des rugissements d’un lion dans le désert. On fit le rapprochement avec le Livre d’Ezechiel et ses quatre animaux ailés, symboles des quatre évangélistes. Marc fut donc identifié au lion ailé.
Ce lion ailé, abondamment représenté à Venise est généralement vu de profil, la patte avant posée sur un livre où peut peut distinguer cette phrase : Pax Tibi Marce Evangelista Meus, Va en paix, Marc, mon évangélisateur.
Mais on le trouve aussi tenant une épée. C’est alors un signe de guerre.
Il est présent sur les drapeaux de la République dès le XIVe siècle. Notez qu’à partir du XVe siècle, certaines représentations, notamment la peinture de Carpaccio (1516) ci-dessus, le montre avec les pattes avant sur le sol et les pattes arrière dans l’eau. Cela montre bien la puissance de Venise et sa mainmise sur le continent et sur mer.
Pourquoi ce enlèvement du corps de Marc ?
Un jour, raconte la légende, Marc approchait en barque de la lagune vénitienne. Une terrible tempête se leva, terrorisant tous les marins. Le groupe se réfugia sur l’île de Rialto (actuellement au coeur de Venise). C’est alors qu’un ange apparut en songe à Marc. Et l’ange lui dit : Pax Tibi Marce Evangelista Meus. Hic requiescet corpus tuum. Va en paix, Marc, mon évangélisateur. Ici ton corps reposera.
Ce serait la raison profonde qui aurait motivé le vol de la dépouille de Marc.
Une autre légende de Saint Marc à Venise
Une autre légende voudrait que, le 15 février 1340, une tempête (encore) menaça la ville d’inondations catastrophiques. Un pêcheur en barque se réfugia sur la berge, devant l’actuel Palais des Doges. Il y rencontra un chevalier qui lui ordonna de le mener en barque à San Giorgio Maggiore puis à San Nicolò du Lido. deux autres chevaliers y montèrent à bord.
La barque se dirigea alors vers l’Adriatique, où ils durent faire face à un vaisseau empli de créatures du Diable. Mais les 3 chevaliers réussirent à les repousser. Ces 3 chevaliers n’étaient autres que Saint Marc, Saint Georges et San Nicolò.
Marc retira un anneau de son doigt et demanda au pêcheur de le remettre au Doge Bartolomeo Gradenigo. Cet anneau fait toujours partie du Trésor de la basilique Saint Marc.
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Jean-Marc Foulquier