La Tour de l’Horloge est un bâtiment qui comprend une tour centrale construite (1496-1499) par Mauro Codussi et deux ailes latérales rajoutées en 1506. Elle se situe sur la place Saint-Marc, proche de la Basilique. La tour est percée d’une arche permettant le passage vers les Mercerie, ces petites ruelles très fréquentées, qui relient la place au pont du Rialto.
Tour de l’Horloge en détail
Le mécanisme de l’horloge est dû à Gian Carlo Rainieri qui a construit le mouvement, en 1493, puis il fut modifié, en 1752, par Bartolomeo Ferracina. Il est aussi appelé Ferracino et c’est un mécanicien, horloger et architecte vénitien. Vous avez remarqué que l’horloge est construite en 1493, soit trois années avant le début de la construction de la tour de la Tour de l’Horloge. Ferracina abandonne le système de 24 heures et adopte celui de 12 heures. De plus, il élimine aussi, les indications des planètes et ne garde que celles des phases lunaires et du zodiaque. En 1775, les parties latérales sont surélevées par Giorgio Massari, selon des plans de Pietro Lombardo.
Puis, en 1857, De Lucia a construit deux grandes roues avec douze panneaux. De chaque côté de la statue de Marie, se trouvent deux petites fenêtres qui s’ouvrent et laissent apparaître l’heure en chiffres romains et les minutes, en chiffres arabes. Il s’agit là d’une prouesse technique stupéfiante. En effet, un même mécanisme fait tourner deux roues toutes les dix minutes, ouvre puis referme les portillons. Entre 1858-1860, un système d’affichage numérique de l’heure est ajouté. En 1896, l’indication en chiffres romains est mise en lumière.
Restauration dans les ateliers d’Alberto Gorla
En octobre 1996, le directeur des Musées Civiques de Venise et le directeur des Musées Civiques de Venise signent un accord pour la restauration de la Tour de l’Horloge. La Maison Piaget contribue à hauteur d’environ 500 millions d’euros à la restauration et Giuseppe Brusa est désigné pour réaliser les travaux, sans aucun appel d’offres. Peratoner est écarté de la commission composée de Giuseppe Brusa, Alberto Gorla, Gabriel Piaget, Yves Piaget, du directeur des musées civiques de Venise et de l’architecte des Musées Civiques Vénitiens.
Pour Brusa, l’intervention de De Lucia en 1858, porte préjudice au mécanisme de Bartolomeo Ferracina qui date de 1757. Il décide qu’il faut rétablir l’état original de 1757, au lieu de restaurer le mécanisme de 1858. Cette restauration terminée en 2006 est très controversée. Les détracteurs de Brusa dénoncent sa restauration radicale plutôt qu’une restauration qui aurait conservé le mécanisme de Luigi De Lucia (1858). Certains disent même qu’il a saccagé le mécanisme de De Lucia.
Voici les dates clés des restaurations de la Torre dell Orologio :
- 1495-1499, construction par Gian Paolo et son père Gian Carlo Rainieri,
- 1551, restauration générale par Giuseppe Mazzoleni,
- 1613-1615, autres restaurations par Giovan Battista Santi,
- 1753-1759, reconstruction par Bartolomeo Ferracina,
- 1858, Luigi De Lucia,
- 1865-1866, accessoires de restauration par Antonio Trevisan,
- 1952-1953, révision par Giovanni Peratoner,
- 1996-2006, une nouvelle restauration est confiée à La maison Piaget, mécène de l’opération (Gabriel Piaget, ingénieur de la maison Piaget) et à l’historien de l’horlogerie Giuseppe Brusa
Tour de l’Horloge en détail : le cadran
Tour de l’Horloge en détail, le cadran est en or et émail bleu. En effet, son mécanisme complexe (qui se visite) indique l’heure, le signe du zodiaque du moment, la position du soleil, les saisons et les phases de la Lune. Pourquoi tant d’informations dont certaines nous paraissent anecdotiques ? Il faut se rappeler que les vénitiens étaient un peuple de marins. En conséquence, ces indications permettaient à chacun, navigateurs de commerce ou pêcheurs, de prévoir le moment le plus favorable à ses activités.
Un autre cadran, moins élaboré, se situe donc, sur le côté Mercerie. Il indiquait seulement l’heure.
Gardien de la Tour de l’Horloge
Connaissez la tradition du gardien de l’horloge ? En 1499, Gian Carlo Rainieri est autorisé à vivre à l’intérieur de la Tour. Pour l’entretien du mécanisme, il recevait un salaire. Cette tradition s’est prolongée…
En 1951, Giovanni Peratoner devient gardien en succédant à son père… Alberto Peratoner perd donc son emploi, lors de la restauration de 1997. Pour en savoir plus sur le dernier gardien de la tour de l’horloge, lisez cet article d’Isabelle Cerboneschi.
Tour de l’Horloge en détail : trois rois mages et ange à la trompette
Au-dessus de l’horloge, au centre, se trouve une statue en bois de Marie et l’enfant Jésus. Elle semble trôner sur un balcon qui possède des rails. En réalité, les trois rois mages et un ange à la trompette empruntent ce chemin et ils ne rendent leur hommage à la Vierge qu’à l’Ascension, et en 1963, il est rajouté la période de l’Épiphanie.
Ce spectacle attire de très nombreux curieux, mais il est aussi très attendu par les vénitiens. Il faut savoir qu’auparavant, l’ange sonnait de la trompette, puis les trois rois mages s’inclinaient devant Marie. Les nouvelles statues des Mages sont terminées, en 1755, par Bartolomeo Ferracina, et de nos jours, on ne peut admirer que des répliques et non les originaux.
Balthazar, Melchior et Gaspard
Dans l’Évangile selon Matthieu, les rois mages rendent visite à Jésus, le roi des juifs. Ils sont guidés par l’étoile de Bethléem et offrent or, encens et myrrhe. Pour certains, Melchior serait roi des Perses, Gaspard roi d’Inde et Balthazar roi des Arabes. Par contre, pour d’autres, Melchior serait roi de Saba, Gaspard roi d’Arabie et Balthazar roi de Tarse.
Dans la Légende Dorée, Jacques de Voragine explique la signification des cadeaux. Le premier des Mages s’appelait Melchior, c’était un vieillard à cheveux blancs, à la longue barbe. Il offrit l’or au Seigneur comme à son roi, l’or signifiant la Royauté du Christ. Le second, nommé Gaspard, jeune, sans barbe, rouge de couleur, offrit à Jésus, de l’encens, l’hommage à sa Divinité. Le troisième, au visage noir, portant toute sa barbe, s’appelait Balthazar ; la myrrhe qui était entre ses mains rappelait que le Fils devait mourir.
La statue du doge
Pourquoi donc, la statue du doge Barbarigo? Tout simplement parce que c’est le Doge Agostin Barbarigo qui a inauguré l’Horloge, le 1er février 1499. C’est le 74e doge, en fonction de 1486 jusqu’à sa mort en 1501. Elle se trouvait sur la partie supérieure de la Tour, mais en 1797, elle fut détruite.
Tour de l’Horloge en détail : le Lion de Saint-Marc
Au-dessus encore de ces mécanismes et à côté du doge Barbarigo, se trouve la statue symbolique d’un lion ailé de Saint-Marc, la patte sur un livre ouvert, en signe de paix. Car en temps de guerre, ce même lion aurait en sa possession une épée. Il se détache sur un fond de ciel étoilé. Notez que tout pacifique qu’il soit, à bien le regarder en face, il a plutôt l’air assez patibulaire.
Tour de l’Horloge en détail : les 2 statues des Maures
Sur la terrasse enfin, des jacquemarts, autrement dit des automates sonnent les heures. Ce sont deux personnages en bronze qui représentant deux bergers. Ils frappent les heures avec une massue sur la cloche. Tellement sombre, qu’on les surnomma les Maures, d’où l’autre nom de la tour, celle de tour des Maures.
Il est tout à fait possible de les différencier, l’un porte la barbe et il est appelé le Vieux, Moro Vecchio. Il se trouve à gauche. Tandis que l’autre, imberbe, est surnommé le Jeune, Moro Giovane. Sa position est à droite de la cloche. Ces deux Maures frappent la cloche autant de fois que nécessite l’heure, soit 12 fois pour 12 heures. Il faut aussi noter que le Vieux Maure sonne l’heure deux minutes avant tandis que le Jeune sonne deux minutes après l’heure.
Tour de l’Horloge en détail : la cloche
La cloche de la Tour de l’Horloge, coulée puis mise en place le 1ᵉʳ décembre 1497, est l’œuvre de Simone Campanato. Ses dimensions sont de 1,56 m de haut et 1,27 m de diamètre, elle se trouve au sommet de la Tour avec les deux Maures (2,6 m de haut). Auparavant, une plus petite cloche était sonnée, avant la cloche principale, aujourd’hui, disparue.
Entrée
L’entrée se fait côté Mercerie, par une porte étroite.
Tour de l’Horloge en détail : le Mécanisme
Le mécanisme se visite (en visite guidée en français, sur réservation) et même pour les non-initiés, il apparaît étonnement complexe, avec tout un subtil jeu de poulies, poids, contrepoids, axes, roues crantées se mouvant lentement et en silence.
Vues depuis la terrasse
Par temps clair, la vue depuis la terrasse de la Tour de l’Horloge est à couper le souffle.
Informations pratiques
Torre dell Orologio, Tour de l’Horloge
Place Saint-Marc
30124 Venise
La réservation est obligatoire, depuis le musée Correr (sur la place Saint-Marc, sous le portique à l’opposé de la basilique) ou en ligne, depuis le site des Musées vénitiens.
Site officiel
Pour les férus d’horlogerie (Torre dell Orologio) et en savoir plus sur les restaurations de la Tour de l’Horloge.
Fait partie du Museum Pass et du City pass, regardez aussi la Rolling Venice card
Voir aussi nos autres pages :
Tour de l’Horloge à Venise
Tour de l’Horloge en détail
Visite de la Tour de l’Horloge
Informations pratiques Tour de l’horloge
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Isabelle Villain